Tu possèdes ton propre cheval et tu rêves de le prendre chez toi ? Tu ne sais pas par où commencer ? Tout d’abord renseigne-toi bien sur la surface nécessaire à avoir pour que tu puisses lui offrir ce dont il a besoin et les différents entretiens à réaliser et matériaux nécessaires afin de ne pas avoir de mauvaises surprises.
Quelle superficie en ha/m2 pour mettre un cheval au pré à l’année ?
De manière générale, on parle d’avoir au moins un hectare par cheval (donc 10 000 m2) pour qu’il puisse y vivre et se nourrir correctement à l’année, si l’herbe y pousse suffisamment. En effet, selon les différentes régions et climats, les terrains n’auront pas la même productivité (par exemple en Normandie et Bretagne où l’herbe pousse à profusion vs le Sud où la sécheresse fait que l’herbe se fait rare). La nature du terrain est également très importante : sableux ou argileux, il ne sera pas autant porteur. S’il est sableux il sera sûrement moins productif mais plus résistant en hiver au piétinement, à l’inverse il s’abimera plus vite en hiver pour devenir boueux et ainsi sans herbe s’il est très argileux.
Il ne faut pas oublier que le cheval est un animal grégaire, on le laisse donc rarement tout seul car il pourrait être malheureux. Il aura besoin d’avoir des contacts sociaux pour vivre pleinement sa vie de cheval. Il faudra donc multiplier cette surface par le nombre d’animaux présents (chevaux ou autre animal : certains les mettent aussi avec des chèvres, moutons, ânes…).
Dans le cas où tu souhaites également construire un box ou une stabulation et l’y mettre la nuit, il passera moins de temps dehors (seulement la journée) donc tu auras besoin de moins d’espace car il aura un besoin nutritionnel inférieur, s’il est déjà nourri au foin et granulés dans son box, et il ira au pré la journée surtout pour se dégourdir. Ton terrain sera donc aussi moins abimé.
Une fois la question de la surface réglée tu auras d’autres points sur lesquels anticiper et à ne pas négliger : comment le clôturer et l’entretenir.
Clôtures et entretien d’un pré pour chevaux
Si ton pré n’est pas encore clôturé, réfléchis bien comment tu souhaites l’utiliser car le coût n’est pas négligeable et une fois en place, tu ne pourras peut-être pas tout changer. L’idéal est de le segmenter en plusieurs parties pour pouvoir alterner les zones de pâturage et laisser le terrain se reposer quand il est abimé ou l’herbe rasée. Tu peux aussi moduler tes prés avec des piquets temporaires qui se plantent et s’enlèvent très facilement pour les repousser petit à petit avec du fil ou du ruban. Cela peut permettre aux chevaux trop gourmands ou avec des problèmes métaboliques (comme la fourbure) de les réguler avec la pousse de l’herbe. L’herbe peut en effet pousser très vite et être très abondante au printemps et donc trop riche pour les chevaux ayant tendance à l’embonpoint. L’idée c’est que tu pourras réduire leur pré et l’agrandir par exemple tous les 2-3 jours si tu veux qu’ils ne se gavent pas d’un coup. L’avantage par contre, si ton cheval est au pré à l’année, c’est qu’il n’aura pas forcément besoin de mise à l’herbe progressive (cf article ici) car son système digestif s’adaptera petit à petit à la pousse de l’herbe de l’hiver au printemps.
Niveau entretien, il y aura forcément des zones de refus où les chevaux vont faire leurs crottins et ne pas manger ou alors des zones où les mauvaises herbes vont pousser. Si tu as la possibilité ou le matériel, l’idéal est de broyer la parcelle et d’enlever les crottins (même si peu de propriétaires le font). Si tu as trop de mauvaises herbes ou que l’herbe se fait rare, après plusieurs années, tu pourras aussi en ressemer et désherber ou traiter les mauvaises herbes. Ton terrain aura alors besoin d’un temps de repos avant d’y remettre des chevaux. Il faut également faire très attention aux plantes toxiques pour les chevaux. Pour les reconnaître, il existe de nombreux guides et applications, n’hésite pas à te renseigner pour pouvoir les enlever. Une de celle qui fait beaucoup de dégât en ce moment et provoque des problèmes neurologiques est le Séneçon de Jacob avec ces petites fleurs jaunes. Tu devras également enlever les ronces qui poussent sur le terrain et faire attention si tu as des chênes à ne pas faire trop pâturer les zones où leurs glands tombent, car leur teneur importante en tanins risque de provoquer des coliques mortelles aux chevaux qui peuvent en être friands.

Tu devras aussi penser à débroussailler les hautes herbes sous ta clôture électrique ou tes poteaux de bois, la partie que les chevaux ne pourront atteindre, surtout pour ne pas que l’herbe atteigne les fils électriques et empêche le courant de bien passer.
Si ta surface est un peu juste, pas de panique non plus, tu pourras t’adapter en complémentant en foin (des fois aussi nécessaire dans tous les cas selon la pousse de l’herbe en hiver). Il est juste important d’avoir suffisamment d’espace pour que tes chevaux puissent galoper et s’exprimer librement, surtout s’ils vivent en troupeau pour qu’ils puissent s’échapper en cas de dominance et si l’un deux chasse l’autre.
Pour avoir une idée du coût de tout cela, nous y avions dédié un article ici.
Installations nécessaires dans le pré des chevaux
Point d’eau
Ce qui est également très important pour avoir ton cheval vivant à l’année au pré est d’avoir un point d’eau propre et en quantité suffisante pour les chevaux, qui boivent en moyenne de 30 à 40L/jour ou même plus lors de grosses chaleurs.
Abri ou haie naturelle
Si tu as la possibilité, c’est plus confortable pour les chevaux d’avoir un abri ou des arbres ou haies sous lesquels pouvoir s’abriter et se protéger des intempéries, autant en cas de pluie, de vent froid, que l’été pour avoir de l’ombre et contrer les mouches.

Tu as maintenant une idée précise des besoins d’un ou plusieurs chevaux (c’est d’ailleurs fortement conseillé de ne pas le laisser tout seul dans un pré), avant de t’embarquer dans cette aventure, Par contre, ais bien en tête qu’avoir son cheval au pré ou à la maison, c’est génial mais c’est aussi devoir le surveiller quotidiennement et donc compliqué de partir en vacances à moins d’avoir une personne digne de confiance pour s’en occuper. C’est souvent aussi ne pas avoir parfois d’installations pour le travailler et moins de contact avec les cavaliers(ières) / amis du centre équestre. Mais avoir son cheval à la maison : ça n'a pas de prix 🤩!